Michel Coste : Miroirs liquides et autres stratagèmes | A.M.A.C

L’artiste met en scène la lumière, la pierre, le sable, l’eau, pour "montrer que la nature peut elle-même générer ses propres œuvres" explique-t-il.
Les matières, les rythmes, les mouvements, les couleurs, les formes de vie se combinent pour exprimer le sentiment du naturel, cet instant magique où l’harmonie se dégage des éléments savamment mêlés.
Michel Coste, l’un des précurseurs de l’art numérique (photo, vidéo, installations, scénographie…) produit une œuvre éclectique où les propositions vont de l’imaginaire débridé au réel le plus insolite, du cliché pur l’image composée de superpositions, créant ainsi les formes les plus surprenantes. Des créations d’art numérique qui évoquent la peinture, la photographie ou le dessin mais qui procèdent d’une conception et d’une réalisation technique propre à l’artiste, dont le propos est d’« inventer une nouvelle manière de représentation qui ne peut être comparée à aucune autre ».
Informations complémentaires
Vernissage vendredi 10 mars à 18h30
Inauguration par Monsieur le Maire Louis Giscard d’Estaing, Madame l’adjointe à la Culture Monique Courtadon, Monsieur le Conseiller délégué à la Culture Pascal Hortefeux.
Interlude musical proposé par les élèves de la classe de Thierry Paris, professeur de piano à l’École de musique de Chamalières.
Michel Coste est né en 1944 en Auvergne. Professeur de mathématiques de 1970 à 1980 puis détaché à la ligue de l'enseignement de 1981 à 1992, il devient enseignant vacataire à l'École des Beaux-Arts de Clermont-Ferrand (63) jusqu'en 1996. Responsable d'ateliers sur l'image au Service Universités Culture des Universités de Clermont-Ferrand, il est alors intervenant à l'École d'Architecture de Clermont-Ferrand jusqu'en 2004.
Plasticien multimédia, il évolue depuis près de quarante ans dans le domaine de l'image. D'abord photographe, il expose de la photographie argentique à partir de 1972 et se cherche avec le cinéma expérimental en super 8 et 16 mm. En même temps, il est formateur dans le domaine de l'audiovisuel (du primaire à l'université en passant par des Écoles d'art). À l'arrivée de la vidéo, il s'accapare ce média en lui donnant d'entrée une connotation artistique. La découverte des artistes en art-vidéo comme Bill Viola lui ouvre le chemin de la production de films et d'installations à partir de 1985. Dans la foulée, il participe à la création du festival "Vidéoformes" qui est devenu l'un des plus importants en France. À partir des effets spéciaux en vidéo, il réalise des images fixes qu’il expose sous la forme de photogrammes. L’arrivée de la photographie numérique et des logiciels tels que Photoshop lui font reprendre une activité de photographe en parallèle de l’image vidéo, activité qui lui permet d’exposer régulièrement. Sa connaissance du théâtre et de la danse contemporaine lui font rencontrer de nombreux chorégraphes et metteurs en scène avec lesquels il élabore des dispositifs et des scénographies utilisant la vidéo.
Sa démarche qui conjugue intuition et réflexion rappelle celle des peintres de la Renaissance.
Les outils ont changé, multipliant les possibilités de création, ce qui aurait enthousiasmé Léonard de Vinci.
Comme chez le florentin, la nature est pour Michel Coste un infini répertoire de formes, de mouvements, de textures, de couleurs et de matières. L'artiste les saisit et les reconstruit selon l'ordre même qui leur a donné naissance. Si la nature ne délivre pas de sens, car elle n'obéit qu'à la nécessité, Michel Coste, tel un chef d'orchestre, en propose une interprétation. Une partition silencieuse écrite par la nature, mise en images par le créateur et dont l'harmonie touche le spectateur dans ce fonds inconscient et immémorial qui le lie à l'univers.
La vérité des œuvres de Michel Coste est là dans l'attachement respectueux à la source des formes qui illustre la phrase de Bachelard (auquel il se réfère souvent) : " L'art est de la nature greffée."
La série des "Flying Stones" interroge un matériau inerte et pesant : la pierre. Et pourtant le plasticien y rend sensible une communauté d'origine entre l'Homme et le minéral, communauté dont les Grecs avaient inscrite dans le mythe de Deucalion et Pyrrha, le couple rescapé du déluge qui avait fait renaître l'Humanité en jetant des pierres derrière eux. Les quatre ou cinq photos savamment combinées suggèrent un mouvement vertical et une transparence des structures qui plongent le spectateur dans une rêverie toute Bachelardienne.
Michel Coste citait Karl Gustav Jung : "Tout homme porte en lui, inconsciemment, la mémoire d'anciennes civilisations. De même, le rocher est-il un fragment de la mémoire du monde. Sans émotions, il est impossible de transformer les ténèbres en lumière et l'apathie en mouvement ". La même inspiration préside à la série des "Nus fossiles" qui associent encore plus étroitement l'Homme et la pierre comme si l'humain était le devenir de la pierre, un futur établi dès l'origine comme le laisse à penser le mot fossile.
C'est à partir d'une série de nus photographiés, il y a bien longtemps, enfouis sous un tas de vieux négatifs, que l'artiste les fait ressurgir comme le ferait un archéologue. La série "Dryades" suit les mêmes principes.
Homme-pierre ou Homme-végétal, Michel Coste explore inlassablement les rapports de l'Homme avec la nature. La technique la plus sophistiquée est au service des rêveries du plasticien-chamane qui donne à voir l'envers des choses.
L'œuvre de Michel Coste incite à la contemplation. Sans pathos, avec l'habileté d'un magicien qui a troqué sa baguette pour un clavier, il introduit le spectateur au monde infini de la rêverie symbolique et philosophique par la magie de l'image ; Magie, Image, les mêmes lettres dans un ordre différent…
Horaires et périodes d’ouverture
- Du vendredi 10 mars 2023 au samedi 15 avril 2023
Du jeudi au vendredi de 10h à 12h et de 14h à 18h. Le samedi de 14h à 18h.
Tarifs
- Entrée libre.
Organisateur de l'événement
A.M.A.C Association Mouvement d'Art Contemporain